Tout savoir sur l’œstrogène et comment diminuer cette hormone
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Tout savoir sur l’œstrogène et comment diminuer cette hormone

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Qu’est-ce que l’œstrogène ?

Les œstrogènes sont des hormones endocrines stéroïdiennes importantes pour le développement sexuel et de la reproduction, principalement chez les femmes. Le terme “œstrogène” fait référence à toutes les hormones sexuelles féminines chimiquement semblables dans ce groupe : l’estrone, l’estradiol et l’œstriol.

À quoi sert l’œstrogène chez les femmes ?

Chez les femmes, l’œstrogène est produit principalement dans les ovaires. Elle est également produite par les cellules adipeuses et les glandes surrénales. Au début de la puberté, l’œstrogène joue un rôle dans le développement de ce qu’on appelle “les caractéristiques sexuelles secondaires”, telles que les seins, les poils pubiens et les poils des aisselles.

Cette hormone stéroïde contribue également à réguler le cycle menstruel, et contrôle la croissance de la muqueuse utérine pendant la première partie du cycle. Si l’ovule de la femme n’est pas fécondé, les taux d’œstrogènes diminuent fortement et la menstruation commence. Si l’ovule est fécondé, l’œstrogène s’associe avec la progestérone, une autre hormone, afin d’arrêter l’ovulation pendant la grossesse. Les œstrogènes contrôlent la lactation et d’autres changements dans les seins, y compris à l’adolescence et pendant la grossesse.

Chez la femme, les œstrogènes jouent aussi un rôle dans le métabolisme osseux. En collaboration avec la vitamine D, le calcium et d’autres hormones, ils permettent le maintien de la solidité des os. Comme le taux d’œstrogènes commencent à diminuer vers la cinquantaine, leur carence conduit à une perte osseuse après la ménopause. Ceci est la raison pour laquelle les femmes ménopausées sont quatre fois plus susceptibles de souffrir d’ostéoporose que les hommes (moins chez les femmes qui pratiquent la musculation qui possèdent une meilleure densité osseuse).

L’œstrogène joue également un rôle dans la coagulation sanguine, le maintien de la résistance et l’épaisseur de la paroi vaginale et la paroi urétrale, la lubrification vaginale et une multitude d’autres fonctions corporelles. Elle affecte la peau, les cheveux, les muqueuses et les muscles pelviens.

Les variations du taux d’œstrogène

Il existe de nombreuses périodes tout au long de la vie d’une femme pendant lesquelles les taux d’œstrogène peuvent changer. Par exemple, les taux d’œstrogènes augmentent naturellement pendant la puberté et pendant la grossesse et ils diminuent à la ménopause. Cette réduction de la production d’œstrogènes peut provoquer des symptômes tels que des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale et la perte de la libido. Le taux d’œstrogène diminuent également après l’accouchement.

D’autres états peuvent causer des baisses du taux d’œstrogène : un taux de masse grasse trop faible ou l’anorexie. Avec ces conditions, la graisse corporelle peut ne pas être en mesure de produire des quantités suffisantes d’œstrogènes.

L’hormonothérapie substitutive œstrogénique est un traitement pour réduire les symptômes de la ménopause. Cette thérapie est utilisée pour traiter les problèmes tels que les bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, anxiété, trouble du sommeil, atrophie vaginale, amincissement et l’inflammation ou la sécheresse des parois vaginales.

Attention, bien qu’utile à la physiologie des femmes, une quantité trop importante d’œstrogène peut être très néfaste pour la santé. La majorité des cancers du sein sont sensibles aux œstrogènes, ce qui signifie que l’œstrogène favorise leurs croissance tumorale.

L’endométriose est une autre maladie dépendante des œstrogènes. La réduction du taux d’œstrogène est utilisée comme un traitement pour lutter contre cette maladie. Le problème est que la réduction du taux d’œstrogène chez les femmes peut mener à l’infertilité.

Un autre problème qui peut aussi affecter les hommes : un excès d’œstrogènes peut entraîner des gonflements par rétention. C’est souvent le cas avec la prise de pilules contraceptives, d’un traitement hormonal substitutif ou avec une prise de poids importante.

L’hormone œstrogène chez les hommes

Les hommes produisent aussi de très petites quantités d’œstrogènes. Elles sont sécrétées par les glandes surrénales, les testicules et les cellules adipeuses (l’obésité entraîne un excès d’œstrogène). Il existe aussi un processus de fabrication indirecte faisant intervenir l’hormone testostérone. Ce processus implique une enzyme appelée aromatase qui transforme la testostérone en estradiol. Chez les hommes, les œstrogènes n’ont aucun rôle bénéfique connu. On suppose que l’œstrogène joue un rôle sur la quantité de spermatozoïdes, mais de façon générale, moins un homme a d’œstrogène, mieux il se porte.

Il existe aussi le cas des personnes qui s’injectent de la testostérone pour augmenter leurs performances. Malheureusement, les effets bénéfiques sont de très courte durée, car l’aromatase va convertir de plus en plus de testostérone en estradiol. La conséquence visible de plus d’estradiol sur le corps d’un homme est la croissance anormale de tissu mammaire : la gynécomastie.

Un autre effet de l’augmentation du taux d’œstrogène chez les hommes est un risque accru de développer un cancer de la prostate. La prostate est une petite glande située en avant du rectum. Elle fait partie du système reproducteur masculin. Une exposition prolongée d’œstrogène ou de produits chimiques imitant l’œstrogène peut entraîner un cancer de la prostate. Une étude publiée dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine en 20031 a étudié les taux d’œstrogènes sur des hommes avec ou sans cancer de la prostate. L’étude a révélé que les hommes atteints d’un cancer de la prostate avaient des taux significativement plus élevés de ces produits chimiques dans leur sang. Voici donc tout ce qu’il faut savoir pour garder un taux d’œstrogène au plus bas !

10 conseils pour réduire le taux d’œstrogène

Évitez les parabens

etiquette-produit-cosmetique-parabensLes parabens sont des conservateurs utilisés dans de nombreux produits cosmétiques, dans l’industrie agroalimentaire, mais aussi dans certains médicaments. Ils sont utilisés pour empêcher le développement de champignons, de moisissures et de bactéries.

Malheureusement, ils ont un effet œstrogénique suffisant pour être dangereux.

N’achetez donc plus ces perturbateurs endocriniens. Attention, la liste est longue. Il existe des milliers de produits contenant du paraben : shampoings, crèmes hydratantes (surtout celles dites “hypoallergéniques”), lotions après-rasage, dentifrices, etc. La meilleure façon d’éliminer les parabènes est d’utiliser des cosmétiques naturels et/ou bio. Dans tous les cas, vérifiez bien que les produits que vous consommez ou utilisez ne contiennent pas ces ingrédients :

  • Butylparaben
  • Heptylparaben
  • Propylparaben

Évitez les emballages plastiques

L’utilisation massive de plastique dans notre monde moderne ferait partie des principales causes de la féminisation des hommes et des problèmes de fertilité. Les responsables sont dénommés les phtalates, des substances chimiques présentes dans les matières plastiques, mais aussi dans certains cosmétiques et parfums. Leurs effets œstrogéniques sont puissants et suffisants pour les élever au rang de perturbateurs endocriniens majeurs. 7 types de phtalates sont également classés comme des substances cancérogènes. Pour éviter d’ingérer ces molécules dangereuses, préférez le verre au plastique. Pour en savoir plus, regardez cette vidéo :

Évitez le Bisphénol-A

Le Bisphénol-A ou BPA est un composé chimique que l’on retrouve dans les doublures des boites de conserve ou cannettes et dans certaines matières plastiques. La raison pour laquelle ce produit chimique est si dangereux est que le BPA est tellement œstrogénique qu’il peut changer le sexe ou le comportement de certains animaux (des mâles qui deviennent ou pensent comme des femelles)234. Des effets féminisant du BPA ont également été observés chez les hommes, et de nombreux scientifiques pensent qu’il fait partie des plus dangereux perturbateurs endocriniens avec les parabens et les phtalates.

Autres perturbateurs endocriniens à éviter :

Les plus exposées sont les femmes, car plus grandes consommatrices de produits cosmétiques. Voici une liste non exhaustive des principales molécules toxiques à éviter :

  • Benzophenone-1, benzophenone-3 : perturbateur endocrinien à faible activité œstrogénique présent dans certaines crèmes solaires, déodorants…
  • Cyclotetrasiloxane : émollients que l’on retrouve dans certains déodorants, crème de visage, fonds de teint, etc. classé toxique pour la reproduction avec ces propriétés de perturbation endocrinienne.
  • Ethylhexyl methoxycinnamate : utilisé dans beaucoup de cosmétiques, mais aussi certains baumes à lèvres. Cette molécule qui imite les œstrogènes perturbe aussi la fonction thyroïdienne.
  • Triclosan : agent antibactérien présent dans certains bains de bouche, nettoyants intimes, qui a des effets sur les œstrogènes et aussi la fonction thyroïdienne.

Diminuez votre taux de masse grasse

Les cellules adipeuses qui stockent la graisse ont aussi un rôle endocrinien : elles sécrètent de l’œstrogène à partir de la testostérone. Cette transformation est catalysée par une enzyme appelée aromatase (que l’on retrouve aussi dans le foie et le cerveau). Il n’est d’ailleurs pas rare que les hommes obèses aient une gynécomastie ou des problèmes d’infertilité masculine. Quelques kilos de graisses en plus peuvent littéralement bouleverser l’équilibre des hormones sexuelles, mais aussi d’autres hormones dépendantes de la quantité de graisses corporelles comme la leptine (régulation de l’appétit) ou l’insuline (régulation de la glycémie). Un cercle vicieux se met alors en place. Ceci fait partie des raisons pour lesquelles il ne faut pas faire de prise de masse. C’est pourquoi, si vous voulez avoir un taux d’œstrogène au plus bas et de testostérone au plus haut, perdez du gras !

Consommez du calcium-D-Glucarate

Le calcium-D-Glucarate (CDG) est une substance naturelle produite par tous les mammifères, y compris les humains. De petites quantités sont également présentes dans les fruits et les légumes (pommes, oranges, brocoli, pommes de terre, etc.) Le calcium D-glucarate aide le foie à détoxifier certains cancérigènes  et à éliminer certaines hormones du corps, dont l’œstrogène : il inhibe la bêta-glucuronidase, une enzyme qui ralentit l’élimination des hormones du corps. Pour les hommes, le calcium D-glucarate peut aider à maintenir un taux bas d’œstrogènes. Il est également utilisé pour prévenir et/ou traiter certains cancers hormono-dépendants, tels que le cancer du sein et de la prostate.

Mangez des légumes crucifères

Parmi les brassicacées (légumes crucifères) les plus connues, on retrouve le brocoli (sans doute le plus consommé), le chou frisé, les choux de Bruxelles, le chou-fleur, etc. Ces légumes ont un point commun : ils contiennent des éléments très favorables pour réduire le taux d’œstrogène :

  • Ils sont riches en zinc, un minéral connu pour stimuler la production de testostérone. Le zinc permet également d’inhiber l’action de l’enzyme aromatase et donc de diminuer la quantité d’œstrogène convertie à partir de la testostérone56.
  • Les brassicacées sont aussi riches en un composé appelé indole-3-carbinol (I3C) qui se transforme en 3,3-Diindolylmethane (DIM) dans l’estomac. Le DIM est connu entre autres pour sa capacité diminuer l’action des œstrogènes : il modifie la structure des œstrogènes par hydroxylation ce qui les rend moins actifs78.

La plupart des gens consomment leurs brocolis cuits à la vapeur. Cependant, même si ce mode de cuisson est moins dénaturant que la cuisson dans l’eau bouillante, vos brocolis vont quand même perdre une partie de leurs nutriments bénéfiques. Mangez-les donc crus : à l’apéro, avec une sauce au fromage blanc et aux herbes ou quelques bouquets de brocolis dans votre riz dinde ou pâtes au saumon.

Mangez ces fruits anti-œstrogènes

Tous les fruits cités ci-dessous permettent d’inhiber l’action de l’aromatase, ou de favoriser l’élimination naturelle de l’œstrogène :

  • Les agrumes : contiennent du d-limonene, qui stimule l’élimination des œstrogènes par le foie. Riches en vitamine C, les agrumes permettent aussi d’abaisser le taux de cortisol, l’hormone du stress. Cette diminution de cortisol permet une meilleure action de la testostérone.
  • Les grenades : contiennent des composés phytochimiques anti-aromatase.
  • Le mangoustan : diminuent le taux d’œstrogène9 plus efficacement que le létrozole, un bloqueur d’œstrogène synthétique fortement utilisé par les bodybuilders professionnels.
  • Le raisin rouge : riches en polyphénols et en particulier le resvératrol qui permet d’inhiber l’enzyme aromatase10.
  • Fraises, framboises et mûres : elles contiennent du calcium-D-Glucarate.

Consommez des viandes bio

La viande biologique issue d’animaux nourris à l’herbe est excellente pour booster votre niveau de testostérone : elle contient un peu de cholestérol, quelques graisses saturées et tous les acides aminés essentiels. Les viandes issues d’élevage industriel et intensif renferment des traces d’œstrogènes (pour augmenter la rétention d’eau et donc le poids de la viande), d’antibiotiques et d’autres médicaments111213.

Prendre des compléments de racine d’ortie

Les racines d’ortie sont connues pour leur capacité à diminuer le taux d’œstrogène : elles permettent de stopper l’action de l’aromatase qui convertit la testostérone en œstrogènes14. Ces racines augmentent donc par la même action, la quantité de testostérone circulante.

Limiter l’alcool

Une faible consommation d’alcool peut augmenter le taux de testostérone15, surtout le vin rouge qui contient des polyphénols16. En revanche, une consommation excessive d’alcool augmente la quantité d’œstrogène de deux façons :

  1. En éliminant moins d’œstrogène : le foie est occupé à neutraliser l’alcool, il ne peut donc moins éliminer d’œstrogène17. Ce fait contribue à expliquer pourquoi les femmes qui boivent beaucoup d’alcool quotidiennement ont un risque accru de développer un cancer du sein18.
  2. L’alcool est connu pour stimuler l’activité de l’enzyme aromatase, qui transforme la testostérone en œstrogènes19.

Vous connaissez maintenant les éléments majeurs pour abaisser votre taux d’œstrogène. Il ne reste plus qu’à veiller à ce que vous manger ou mettez sur votre corps. Bonne quête du muscle !

jimmy-thai

Rédigé par

Fondateur de Espace-Musculation.com

Références

Références
1Estrogen action on the prostate gland: a critical mix of endocrine and paracrine signaling.
2BPA-Exposed Male Deer Mice are Demasculinized and Undesirable to Females, New MU Study Finds.
3BPA Can Disrupt Sexual Function in Turtles, Could be a Warning for Environmental Health.
4BPA Can Disrupt Painted Turtles’ Brain Development Could be a Population Health Concern.
5Dietary zinc deficiency alters 5 alpha-reduction and aromatization of testosterone and androgen and estrogen receptors in rat liver.
6Zinc status and serum testosterone levels of healthy adults.
7Ah receptor binding properties of indole carbinols and induction of hepatic estradiol hydroxylation.
8Estrogenic and antiestrogenic activities of 16alpha- and 2-hydroxy metabolites of 17beta-estradiol in MCF-7 and T47D human breast cancer cells.
9Xanthones from the botanical dietary supplement mangosteen (Garcinia mangostana) with aromatase inhibitory activity.
10Resveratrol, a polyphenolic compound found in grapes and wine, is an agonist for the estrogen receptor.
11Red Meat Intake and Risk of Breast Cancer Among Premenopausal Women.
12Exposure to exogenous estrogens in food: possible impact on human development and health.
13Hormones in meat: different approaches in the EU and in the USA.
14Ameliorative effects of stinging nettle (Urtica dioica) on testosterone-induced prostatic hyperplasia in rats.
15Testosterone increases in men after a low dose of alcohol.
16Anti-aromatase chemicals in red wine.
17These steps can reduce your chances of getting breast cancer.
18Ethanol stimulates proliferation, ERalpha and aromatase expression in MCF-7 human breast cancer cells.
19Effects of chronic ethanol intake on aromatization of androgens and concentration of estrogen and androgen receptors in rat liver.