Le mucuna pruriens peut-il augmenter la testostérone ?
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Le mucuna pruriens peut-il augmenter la testostérone ?

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Introduction

Mucuna Pruriens est une plante grimpante indienne qui peut atteindre 15 mètres de haut. Cette plante médicinale ne te dit peut-être pas grand-chose, et pourtant le mucuna pruriens (aussi retrouvé sous le nom de velvet bean, fève de velours, haricot velouté ou cowitch), est présent dans de nombreux compléments alimentaires pour booster naturellement la production de testostérone et la production d’hormone de croissance.

On retrouve aussi des extraits de mucuna dans certains pré-workout comme le Cellucor C4 et dans des compléments pour la récupération (Animal PM). C’est dire la polyvalence de ce petit haricot !

Historiquement, le mucuna fut d’abord utilisé dans l’Ayurveda (médecine indienne à base de plantes) et son utilisation comme traitement de la maladie de Parkinson et comme stimulant sexuel remonte à des milliers d’années. Il est également réputé grâce à son effet aphrodisiaque naturel et pour ses effets sur l’augmentation de la taille des testicules. Depuis quelques années, cette plante intéresse de nombreux chercheurs, car elle contient beaucoup de L-DOPA, le précurseur de l’hormone/neurotransmetteur dopamine.

Quels sont ces effets anabolisants ?

Son nom “Mucuna Pruriens” sonne vraiment comme celui d’une pilule magique, mais on en est pas loin !

Dresser la liste de tous ces bienfaits notamment pour la musculation peut être long, car il semble vraiment que ce haricot magique puisse tout faire.

Malgré que cette plante soit utilisée depuis des milliers d’années, il y aura toujours des gens pour douter de son efficacité. Mais le fait est qu’il y a de plus en plus d’études scientifiques qui confirment les avantages de l’utilisation du mucuna.

En effet, ce haricot est la source connue la plus riche en L-DOPA (lévodopa). Cette molécule est le précurseur du neurotransmetteur cérébral/hormone dopamine, et il a été démontré dans de nombreuses études que la prise de lévodopa se convertit rapidement en dopamine active.

Cette augmentation de la dopamine est à l’origine des nombreux bienfaits du mucuna pruriens, car on sait qu’une augmentation de la dopamine régule les récepteurs androgènes, supprime la prolactine, stimule l’hormone de croissance et augmente le taux de testostérone en stimulant la libération de la GnRH dans l’hypothalamus.

Les autres avantages, comme l’amélioration de la qualité du sperme et la réduction du taux de cortisol, sont attribuables à la puissante action antioxydante du haricot.

Effets sur l’hormone testostérone

En ce qui concerne les bienfaits du mucuna pruriens sur la testostérone, les premières observations proviennent d’études sur des animaux.

Chez le rat par exemple, une dose de L-DOPA de 1000 mg/kg a significativement augmenté la libération de l’hormone lutéinisante (LH) de la glande pituitaire et a entraîné une augmentation du taux de testostérone sur une période de 7 à 14 jours1.

Sur des cailles japonaises (oui, des oiseaux), il a été démontré que lorsque près de la moitié de leur nourriture est remplacée par de la poudre de graines de mucuna pruriens, leur activité testiculaire augmente, leur taux de LH augmente de façon significative et leur taux de testostérone augmente aussi considérablement2.

Dans une troisième étude3, des doses élevées d’œstrogène ont été administrées à des rongeurs mâles afin de les rendre infertiles et de réduire leur taux de testostérone. Les chercheurs ont ensuite utilisé du mucuna pruriens pour voir s’il inverserait ces effets, et la version courte est oui, c’est ce qu’il a fait.

Études chez l’homme

Chez l’homme, la première étude portant sur l’effet du mucuna a porté sur ses effets envers le système reproducteur de personnes infertiles. Dans cette expérience, les scientifiques ont montré que chez les personnes souffrant d’infertilité liée au stress, la prise de 5 g/jour de poudre de graines de mucuna pruriens pendant 90 jours a permis d’augmenter le volume de sperme de 688% chez les hommes infertiles et de 32% chez des hommes sains. Les taux sanguins de cortisol ont également été réduits de -110% sur le groupe infertile et de -38% chez les sujets tests.

Dans une deuxième étude4 (toujours avec des sujets infertiles), il a été démontré que 5g/jour de poudre de graines de mucuna pruriens pendant 90 jours a fait augmenter le taux de testostérone de 38% chez les sujets infertiles et de 27% chez les sujets normaux. La LH a aussi augmenté de 41% chez les personnes infertiles et de 23% chez les sujets sains. Comme on pouvait s’y attendre, la qualité du sperme a augmenté dans les deux groupes (surtout dans le groupe infertile), le taux de dopamine était élevé et la prolactine (une hormone qui supprime la libération de LH) était en baisse de -32% et -19%.

Dans une troisième étude chez l’homme (encore une fois des hommes infertiles), on a administré de la poudre de mucuna à 180 personnes. Cela a entraîné une augmentation de 38 % du taux moyen de testostérone5.

Dans une quatrième étude, il a été démontré que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui prenaient jusqu’à 600 mg de lévodopa (forme pharmaceutique de la L-DOPA) bénéficiaient d’une augmentation de leur taux de testostérone libre par rapport au placebo.

Chose encore plus intéressante, des études réalisées67 avec des cellules isolées à l’intérieur de tubes à essai ont montré que la L-DOPA agit comme une protéine coactivatrice des récepteurs androgènes et renforce leur activité.

Donc non seulement le mucuna peut augmenter le taux des androgènes, mais il peut aussi améliorer leurs récepteurs pour une meilleure utilisation.

Comme tu peux le voir, la prise de mucuna pruriens est associée à beaucoup d’avantages pour la testostérone.

Effets sur l’hormone de croissance

Comme la testostérone, l’hormone de croissance (GH) est essentielle au développement des os et de la masse musculaire.

La GH est également liée à une augmentation du métabolisme des graisses.

Lorsqu’ils sont associés au Chlorophytum borivilianum, les extraits de mucuna pruriens (velvet beans) permettent une augmentation de la production de GH.

Les bienfaits du mucuna pruriens

Réduit les symptômes de la maladie de Parkinson

La teneur en L-Dopa du mucuna pruriens permet de réduire les symptômes de la maladie de Parkinson.

Dans une étude menée auprès de 60 individus, une diminution importante des symptômes de la maladie de Parkinson a été observée chez les patients traités avec HP-200, une poudre dérivée du Mucuna Pruriens, en comparaison avec le traitement témoin de lévodopa8.

Dans une autre étude, Mucuna Pruriens s’est révélé tout aussi efficace que le traitement à la lévodopa, mais le mucuna pruriens avait un taux d’absorption plus rapide et permettait d’atteindre un niveau maximal plus rapidement9.

Ces deux études montrent que le mucuna pruriens, une source naturelle de L-Dopa, présente des avantages par rapport aux sources ordinaires de L-Dopa, dans la prise en charge de la maladie de Parkinson.

Permet d’améliorer l’humeur (action antidépressive)

Les effets antidépresseurs d’extrait de mucuna pruriens ont été étudiés chez des souris à l’aide du Forced Swim Test (test de nage forcée) et du Tail Suspension Test (test de suspension par la queue)10.

Pour ces deux tests, l’extrait de mucuna pruriens a significativement réduit le temps d’immobilité, reflétant une propriété antidépressive.

Diminue le taux de prolactine

Chez des hommes infertiles, le traitement avec du mucuna pruriens a diminué le taux d’hormone folliculo-stimulante et de prolactine.

Un taux élevé de prolactine peut entraîner des tumeurs de l’hypophyse, causant des maux de tête, une déficience visuelle et des difficultés érectiles.

Les agonistes de la dopamine comme la bromocriptine sont habituellement utilisés pour traiter un taux élevé de prolactine, mais le mucuna pruriens, qui est aussi un agoniste de la dopamine, pourrait aussi être utilisé pour traiter une légère augmentation du taux de prolactine.

Quelle est la dose recommandée ?

La substance active principale dans les extraits de velvet bean est la L-dopa. Sous forme naturelle, la plante Mucuna pruriens contient environ 5% de lévodopa. Certains extraits contiennent des concentrations plus élevées.

Si tu veux avoir le bon dosage pour un cycle de bodybuilding, il est recommandé de lire les instructions sur l’étiquette du complément alimentaire que tu utilises et d’en parler à ton médecin.

jimmy-thai

Rédigé par

Fondateur de Espace-Musculation.com

Références

Références
1Yamada, T., et al. « Effect of Chronic L-Dopa Administration on Serum Luteinizing Hormone Levels in Male Rats ». Toxicology, vol. 97, no 1‑3, mars 1995, p. 173‑82. PubMed, doi:10.1016/0300-483x(94)02946-r. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7716783
2rasad, S. K., et al. « Mucuna Pruriens Seed Powder Feeding Influences Reproductive Conditions and Development in Japanese Quail Coturnix Coturnix Japonica ». Animal: An International Journal of Animal Bioscience, vol. 3, no 2, février 2009, p. 261‑68. PubMed, doi:10.1017/S175173110800339X. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22444229
3Singh, Akhand Pratap, et al. « Mucuna Pruriens and Its Major Constituent L-DOPA Recover Spermatogenic Loss by Combating ROS, Loss of Mitochondrial Membrane Potential and Apoptosis ». PloS One, vol. 8, no 1, 2013, p. e54655. PubMed, doi:10.1371/journal.pone.0054655. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23349947
4Shukla, Kamla Kant, et al. « Mucuna Pruriens Improves Male Fertility by Its Action on the Hypothalamus-Pituitary-Gonadal Axis ». Fertility and Sterility, vol. 92, no 6, décembre 2009, p. 1934‑40. PubMed, doi:10.1016/j.fertnstert.2008.09.045. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18973898
5Gupta, Ashish, et al. « A Proton NMR Study of the Effect of Mucuna Pruriens on Seminal Plasma Metabolites of Infertile Males ». Journal of Pharmaceutical and Biomedical Analysis, vol. 55, no 5, juillet 2011, p. 1060‑66. PubMed, doi:10.1016/j.jpba.2011.03.010. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21459537
6Wafa, Latif A., et al. « Comprehensive Expression Analysis of L-Dopa Decarboxylase and Established Neuroendocrine Markers in Neoadjuvant Hormone-Treated versus Varying Gleason Grade Prostate Tumors ». Human Pathology, vol. 38, no 1, janvier 2007, p. 161‑70. PubMed, doi:10.1016/j.humpath.2006.07.003. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16997353
7Margiotti, Katia, et al. « Androgen-Regulated Genes Differentially Modulated by the Androgen Receptor Coactivator L-Dopa Decarboxylase in Human Prostate Cancer Cells ». Molecular Cancer, vol. 6, juin 2007, p. 38. PubMed, doi:10.1186/1476-4598-6-38. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17553164
8« An Alternative Medicine Treatment for Parkinson’s Disease: Results of a Multicenter Clinical Trial. HP-200 in Parkinson’s Disease Study Group ». Journal of Alternative and Complementary Medicine (New York, N.Y.), vol. 1, no 3, 1995, p. 249‑55. PubMed, doi:10.1089/acm.1995.1.249. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9395621
9Katzenschlager, R., et al. « Mucuna Pruriens in Parkinson’s Disease: A Double Blind Clinical and Pharmacological Study ». Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry, vol. 75, no 12, décembre 2004, p. 1672‑77. PubMed, doi:10.1136/jnnp.2003.028761. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15548480
10Rana, Digvijay G., et Varsha J. Galani. « Dopamine Mediated Antidepressant Effect of Mucuna Pruriens Seeds in Various Experimental Models of Depression ». Ayu, vol. 35, no 1, janvier 2014, p. 90‑97. PubMed, doi:10.4103/0974-8520.141949. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25364207