Pourquoi faut-il manger des petits poissons plutôt que les gros ?
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Pourquoi faut-il manger des petits poissons plutôt que les gros ?

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Introduction

Le poisson est une source de protéines de haute qualité. Pauvre en mauvaises graisses et riche en bonnes graisses bénéfiques pour la santé (oméga-3), les poissons et les fruits de mer fond partie des quatre piliers (céréales, fruits et légumes, légumineuses, produits de la mer) du régime méditerranéen. Cependant, le poisson est devenu depuis quelques années la principale cause de contamination au mercure pour l’humain.

Le mercure est une substance chimique qui peut devenir dangereuse quand elle contamine les eaux de rivières (eau douce) ou l’eau de mer. Les poissons et autres animaux aquatiques ingèrent le mercure, qui est ensuite transmis le long de la chaîne alimentaire jusqu’à ce qu’il atteigne les humains. Pourquoi s’en soucier ? Tout simplement car il peut provoquer des perturbations du système nerveux (problèmes neurologiques graves), au niveau des reins et du cœur.

Le pire avec la “consommation de mercure”, c’est que le corps est incapable de l’éliminer et de le rejeter. Le mercure ingéré s’accumule donc dans les tissus jusqu’à une intoxication au mercure qui est aussi appelée “maladie de Minamata”.

Nous verrons en détail dans cet article, qu’est-ce que le mercure et quel est son effet sur la santé. Et comme toutes les espèces de poissons ne contiennent pas les mêmes quantités de mercure, nous verrons aussi quels sont les poissons qui contiennent le plus de mercure et ceux qui en contiennent le moins.

Qu’est-ce que le mercure ?

Le mercure est un élément chimique (numéro atomique 80), que l’on retrouve dans la croûte terrestre. Le mercure existe sous plusieurs formes :

  • une forme inorganique aussi appelée mercure métallique
  • une forme organique

Le mercure inorganique se retrouve sous trois formes différentes : liquide, gazeuse et ionique. Les activités humaines comme la combustion du charbon, les installations minières, la fabrication de chlore, de soude caustique et de potasse caustique sont responsables de la grande majorité des rejets de mercure dans l’environnement.

Lorsque le mercure est libéré dans l’atmosphère, il redescend sur terre, dans l’eau douce et l’eau de mer avec la pluie. Le méthylmercure est la forme organique la plus toxique de mercure.

Environ 80 à 90 % du mercure organique dans un corps humain provient de la consommation de poissons et de fruits de mer, et 75 à 90 % du mercure organique existant dans les poissons et les fruits de mer est le méthylmercure, selon un article publié en novembre 2012 dans le Journal of Preventive Medicine & Public Health.

Une fois dans l’eau, le mercure fait son chemin dans la chaîne alimentaire. Le mercure inorganique et le méthylmercure sont d’abord consommés par le phytoplancton, algues unicellulaires à la base de la plupart des chaînes alimentaires aquatiques. Le phytoplancton est ensuite consommé par les petits animaux tels que le zooplancton. Le méthylmercure est assimilé et retenu par les animaux, alors que le mercure inorganique est éliminé comme un déchet.

Les petits poissons qui mangent le zooplancton sont exposés au mercure d’origine alimentaire qui est principalement sous forme méthylée. Ces poissons sont consommés par les plus gros poissons, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il soit mangé par l’homme, le prédateur en haut de la chaîne alimentaire.

Parce que le méthylmercure est fortement assimilé, il y a une accumulation constante de cette forme de mercure dans les chaînes alimentaires aquatiques, tel que les poissons au sommet de la chaîne alimentaire sont fortement enrichis en méthylmercure.

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Cycle biogéochimique du mercure : transport et devenir du mercure dans l’environnement

Effets sur la santé

L’empoisonnement au mercure est un processus lent qui peut prendre des mois ou des années, selon le National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis. Puisque le processus peut être très lent, la plupart des gens ne réalisent pas qu’ils sont empoisonnés.

Le mercure provenant de sources alimentaires est absorbé via la circulation sanguine à travers la paroi intestinale, puis transporté dans tout le corps.

Les reins, qui filtrent le sang, peuvent accumuler le mercure au fil du temps. D’autres organes peuvent également être affectés.

Les effets négatifs sur la santé du méthylmercure peuvent inclure des problèmes neurologiques et chromosomiques. Selon le NIH, l’exposition à long terme au mercure organique peut causer :

  • des tremblements incontrôlables
  • un engourdissement ou une douleur dans certaines parties de la peau
  • une cécité et/ou la vision double
  • des pertes d’audition
  • des changements de personnalité
  • des troubles de la mémoire
  • une incapacité à bien marcher
  • la paralysie
  • la mort avec de grandes expositions

Lorsque les enfants sont exposés au mercure, ils peuvent avoir des problèmes de coordination musculaires. Le mercure interfère avec les canaux calciques que les cellules, en particulier les nerfs et les cellules musculaires, utilisent pour mener à bien leurs fonctions. La toxicité du méthylmercure peut également avoir des conséquences en matière de reproduction. Une femme enceinte qui mangent des poissons et fruits de mer contaminés par le méthylmercure peut avoir un risque accru de fausse couche ou d’avoir un bébé avec des malformations ou des maladies du système nerveux graves. Ces malformations congénitales peuvent se produire même si la mère ne semble pas être empoisonnée.

Une étude menée par l’Universidad de los Andes à Bogota en Colombie1, a constaté que la consommation d’aliments contaminés par le méthylmercure peut même modifier les chromosomes chez les humains.

Quels sont les poissons à privilégier ?

Pour prévenir la contamination par le mercure, on pourrait éviter de consommer tous les poissons et fruits de mer, mais ce ne serait pas un choix sain. Le problème est que les poissons riches en méthylmercure sont également riches en oméga-3 DHA (acide docosahexaénoïque), qui sont importants pour la santé et que le corps ne sait pas fabriquer. Le DHA est un constituant important de tous les organes, dont le cerveau, le cœur et les vaisseaux sanguins, etc.

L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande de manger du poisson deux fois par semaine. La clé pour profiter des avantages pour la santé du poisson, est de manger du poisson à faible teneur en mercure ou en consommant le DHA grâce à des compléments alimentaires tels que l’huile de poisson. Les poissons et fruits de mer qui contiennent peu de mercure sont :

  • Anchois
  • Palourdes
  • Crabe domestique
  • Écrevisses
  • Haddock (Atlantique)
  • Merlu
  • Hareng
  • Maquereau (N. Atlantique)
  • Mulet
  • Huîtres
  • Pollock
  • Le saumon frais
  • Sardines
  • Crevettes
  • Sole (Pacifique)
  • Calamars
  • Tilapia
  • Truites

Assurez-vous d’éviter les poissons qui sont généralement riches en mercure, comme les malacanthidae du golfe du Mexique, le requin, l’espadon et le maquereau roi. Éviter aussi les marlins, le mérou, le maquereau espagnol. Limiter aussi la consommation de thon.

jimmy-thai

Rédigé par

Fondateur de Espace-Musculation.com

Références

Références
1Monsalve, M. V., et C. Chiappe. « Genetic Effects of Methylmercury in Human Chromosomes: I. A Cytogenetic Study of People Exposed through Eating Contaminated Fish ». Environmental and Molecular Mutagenesis, vol. 10, no 4, 1987, p. 367‑76. PubMed, doi:10.1002/em.2850100406. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3678208