Le dopage en musculation
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Le dopage en musculation

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Quand on se lance dans la musculation, on est loin d’imaginer tout le travail et le temps  nécessaire pour arriver à transformer son corps. Cela peut être frustrant, car certains ne supportent pas d’attendre – c’est d’ailleurs l’une des grandes pathologies actuelles.

On progresse assez rapidement au début, puis on atteint un plateau et on a l’impression de ne plus progresser ou très difficilement. Il faut alors « investir » plus, s’entraîner encore plus dur, optimiser sa récupération, sa nutrition et sa supplémentation. Cela peut être difficile quand les contraintes professionnelles et familiales sont importantes. Aussi, une fois arrivé à un certain niveau, on ne progresse plus du tout quoiqu’on fasse. C’est la fameuse limite naturelle de développement : on a atteint notre potentiel maximum en terme de gains de muscle. Cela nécessite de nombreuses d’années d’entraînement sérieux pour y parvenir.

Qu’on soit un débutant impatient ou un pratiquant de musculation chevronné qui n’évolue plus, on peut être tenté d’utiliser des produits dopants. Et cela concerne tous les sportifs, amateurs ou professionnels, dont l’objectif est de se dépasser ou améliorer ses performances. Mais soyons honnête, qui n’a pas pensé au moins une fois à franchir la ligne rouge ?

Dans cet article, on vous explique en quoi consiste exactement le dopage, quels sont les produits dopants les plus courants, leurs effets, les risques pour la santé et si ils valent vraiment le coup.

Qu’est-ce que le dopage ?

Le terme « dopage » fait référence à l’utilisation de médicaments, de drogues ou de traitements interdits par des athlètes dans le but d’améliorer les performances sportives.

La pratique du dopage chez les sportifs ne date pas d’hier. L’idée de l’amélioration des performances par le biais de thérapies médicamenteuses et d’un régime alimentaire remonte à des siècles, à l’époque de l’invention du sport. Les athlètes suivaient des régimes alimentaires spécifiques et utilisaient certaines herbes et plantes censées améliorer la puissance physique et les performances. Malgré l’amélioration visible des performances chez des nombreux athlètes, des effets négatifs sur la santé et même de décès prématurés avaient également été constatés. Ces résultats indésirables et ces décès ont conduit à la première interdiction du dopage.

Mais comment définit-on le dopage ?

Selon le Code mondial antidopage, une substance ou un traitement constitue un dopage s’il répond à deux des trois critères suivants :

  • Il améliore la performance
  • Il présente un risque pour la santé du sportif
  • Il est contraire à l’esprit du sport

Ce code consiste en une liste publiée chaque année des substances interdites et des méthodes de traitement que les athlètes ne sont pas autorisés à utiliser.

Les principaux produits dopants

On trouve quatre grandes catégories de substances dopantes. L’objectif de ces produits est d’augmenter la masse musculaire, de diminuer le temps de récupération, d’augmenter l’énergie et/ou l’endurance ou encore de masquer la présence d’autres drogues. Voici, ci-dessous, quelques exemples de substances et de méthodes utilisées dans le dopage

Les stéroïdes anabolisants

Les stéroïdes anabolisants sont répandus dans les sports professionnels depuis leur première utilisation dans les années 1950 chez les haltérophiles. Ils ont été largement utilisés dans les sports basés sur la force. Ce sont des dérivés synthétiques de la testostérone dont le but est d’augmenter la masse musculaire. Ces médicaments peuvent être pris par voie orale ou par injection, et de nombreuses formes différentes sont souvent prises simultanément pour maximiser les effets. De nombreux effets indésirables sur la santé sont liés à leur utilisation comme l’acné, la gynécomastie et le rétrécissement testiculaire. La prise de ces produits peut aussi entraîner des psychoses, des problèmes au foie, augmenter le risque de crise cardiaque et de mort subite. En raison des nombreux effets néfastes sur la santé des stéroïdes anabolisants, ils sont régulièrement testés chez les athlètes.

Les stimulants

Les stimulants sont composés d’un groupe important et diversifié de drogues qui, lorsqu’elles sont utilisées à des fins de dopage, ont pour but d’augmenter l’endurance d’un athlète, de diminuer la sensation de fatigue et de douleur et d’améliorer la fonction mentale. On peut citer la cocaïne, les amphétamines et l’éphédrine. Les amphétamines diminuent la sensation de douleur et de fatigue. Elles ont été utilisées dans de nombreux sports tels que le cyclisme, le football et l’athlétisme. Malheureusement, elles sont associées à de nombreux effets indésirables et parfois potentiellement mortels comme des convulsions, des crises cardiaques et la mort subite. Interdites pour la pratique sportive, elles sont également non autorisées pour un usage personnel. Les stimulants sont la deuxième plus grande classe de drogues interdites dans le Code antidopage et sont également régulièrement testés chez les athlètes.

Les hormones

Les hormones sont responsables de presque toutes les fonctions du corps, y compris le développement et la croissance musculaires. Plusieurs hormones augmentent la production de protéines et sont impliquées dans l’augmentation de la masse musculaire. Des hormones telles que l’insuline et l’hormone de croissance humaine (HGH) ont été utilisées par les athlètes dans le but d’augmenter la masse et la définition des muscles. La prise de ces hormones est associée à des effets graves sur la santé tels qu’un faible taux de sucre dans le sang, une rétention d’eau et un gonflement des membres, une croissance osseuse (déformation irréversible du visage et du corps, épaississement des articulations) et des crises cardiaques. L’hormone de croissance ne développe pas de façon proportionnée tous les muscles et les os, ce qui peut déformer le sportif qui en consomme. En raison de ces effets néfastes pour la santé, ces substances sont également répertoriées dans le Code antidopage.

Le dopage sanguin

Les athlètes peuvent essayer d’améliorer leurs performances sportives en augmentant la quantité d’oxygène dans la circulation sanguine. L’oxygène étant l’un des nutriments de base de toutes les cellules, l’augmentation de l’apport d’oxygène aux tissus peut améliorer l’endurance et les performances sportives. Pour se faire, ils utilisent leur propre sang prélevé des mois avant la compétition. Cela augmente leur volume sanguin et la quantité d’oxygène dans le sang pendant la compétition. Autre solution, utiliser certains médicaments tels que l’érythropoïétine, qui augmente la production de globules rouges qui servent à transporter l’oxygène vers les cellules. Cela assure un apport accru d’oxygène aux cellules et probablement une endurance améliorée. Ce type de dopage n’est pas dénué de risques pour la santé. Il entraîne une diminution significative de la fluidité du sang et augmente les risques de thromboses et d’embolies.

Les stéroïdes valent-ils le risque ?

Les stéroïdes anabolisants connaissent un vif succès auprès des pratiquants de musculation. Ils sont très efficaces et correspondent exactement à l’objectif souhaité : un corps plus musclé et dénué de gras. Et ceux-ci sont particulièrement efficaces pour cela. Pas étonnant que ce soit le « best-seller » parmi les produits dopants, le Dianabol en tête.

Prendre des stéroïdes ou ne pas en prendre ? Quel stéroïde utiliser pour prendre du muscle rapidement ? Quel est le plus puissant ? Ce sont des questions qu’on retrouve souvent sur Internet ou qu’on peut entendre durant les discussions de vestiaire au gym. Bien sûr, ils sont interdit et peuvent également avoir de graves effets secondaires, mais comparativement à d’autres drogues, les dommages résultant de l’utilisation de stéroïdes sont faibles. Le type de stéroïdes utilisés, la posologie et la durée d’utilisation des stéroïdes sont tous des facteurs qui comptent dans l’équation. Ainsi, en fonction des habitudes d’utilisation et des capacités du corps à encaisser, certaines personnes courent des risques de santé plus importants que d’autres. C’est un peu la « roulette russe », une prise de risque certaine.

Aussi, beaucoup de pratiquants tentés se disent qu’ils n’utiliseront des stéroïdes que pendant une période courte, un cycle, juste pour voir. Malheureusement, les stéroïdes peuvent créer une dépendance, ce qui rend difficile d’arrêter de les prendre. Et une fois que les utilisateurs arrêtent de prendre des stéroïdes, ils peuvent présenter des symptômes de sevrage tels que la perte d’appétit, la fatigue, des insomnies, sautes d’humeur et même faire de la dépression. Sans oublier qu’une bonne partie des muscles gagnés disparaît, entraînant une perte de motivation. Bref, un presque retour à la case départ.

Conclusion

Avec du temps et de la ténacité, on peut tous obtenir un physique convenable. Bien sûr, ce sera plus long, mais aussi plus méritant et sans risques. Rappelez-vous que nous n’avons qu’une seule vie, alors à quoi bon risquer de la perdre ?

Néanmoins, si vous êtes tenté et que vous pensez sauter le pas, faites vous encadrer par une personne ayant de solides connaissances médicales.