Adeptes de l’ultra-endurance, êtes-vous en train de courir vers la mort ?
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Adeptes de l’ultra-endurance, êtes-vous en train de courir vers la mort ?

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Introduction

Des millions de personnes dans le monde courent de longues distances pour brûler des calories ou par passion, mais ces deux catégories de personnes semblent ignorer le risque encouru.

Ceux qui courent pour brûler des calories finissent souvent par avoir des effets secondaires associés à la dépression de leur système immunitaire et de leur capacité à résister au stress. Et les coureurs de compétition subissent les mêmes conséquences.

Selon une étude américaine, les sportifs de longues distances (course à pied, ski de fond, cyclisme) qui font des courses en compétition ont généralement “la réputation” d’avoir une bonne santé, mais les statistiques montrent que paradoxalement qu’ils meurent aussi vite que les sédentaires.

Comment est-ce possible ? La réponse est apportée par la fonction biologique appelée hormèse (du grec hórmēsis), qui permet à notre corps de survivre et de vivre plus longtemps.

L’hormèse est un processus d’adaptation qui permet au stress d’être bénéfique et non délétère.

Les compétitions d’endurance extrême comme les marathons, les triathlons, le ski de fond et le cyclisme de longue distance augmentent le risque de lésions cardiovasculaires et la mortalité globale.

L’ampleur des dommages cardiovasculaires est associée à la durée et à l’intensité de l’activité aérobique, en raison de l’impact cumulé de stress mécanique sur le cœur.

Au-delà d’un certain niveau, chaque facteur de stress devient nocif, autrement dit “c’est la dose qui fait le poison”.

Les athlètes d’endurance extrême qui franchissent ce seuil diminuent donc les bienfaits sur la santé qu’ils auraient obtenue avec un entraînement plus court.

La course jusqu’à l’auto-destruction

L’hormèse est un phénomène complexe. Tu peux soit profiter des effets du stress, soit en souffrir. Pour que le stress soit efficace, il doit être intermittent et non chronique.

Tous les types d’entraînement ont la capacité d’atteindre une zone de stress chronique, ce qui fait douter de la viabilité du travail d’endurance qui pousse les athlètes à leurs limites.

À quoi bon avoir des programmes d’entraînement qui produisent de super-athlètes si cela raccourcit leur vie ?

Cette question n’est pas seulement conceptuelle. Des preuves de plus en plus nombreuses indiquent qu’il existe une relation inverse entre l’aérobie extrême et la durée de vie.

Selon une analyse de plusieurs études1, le risque de fibrillation auriculaire (irrégularité du rythme cardiaque) est plus élevé chez les athlètes d’endurance que dans la population générale

Une autre étude suédoise2 à grande échelle (menée sur plus de 50 000 athlètes d’endurance) a révélé un taux plus élevé de fibrillation auriculaire chez les participants qui terminent les courses de ski de fond le plus rapidement.

La relation entre l’activité physique et le risque cardiovasculaire semble suivre une courbe en forme de U inversé : une quantité optimale d’entraînement diminuent les risques sur la santé par opposition aux volumes d’entraînements excessifs, qui augmentent ce risque.

Cela veut-il dire que les sports d’endurance rendent les gens plus vulnérables ? Pas nécessairement. Des programmes d’entraînement bien conçus peuvent aider à améliorer la sensibilité à l’insuline et à réduire la mortalité globale.

Par exemple, il a été démontré que des volumes modérés d’entraînement aérobique intense et des sprints fractionnés ont un effet bénéfique sur la santé cardiovasculaire. Pour être bénéfique, tout type d’entraînement doit être conforme au concept de l’hormèse. L’objectif est d’éviter tout stress chronique.

Les athlètes doivent donc prévoir suffisamment de temps pour récupérer entre les sessions de course : ils doivent donner à leur corps la possibilité de s’adapter et de se perfectionner.

Contrairement aux idées reçues, des entraînements en endurance ponctuels bien conçus, accompagnés d’un régime alimentaire sain, sont ce qu’il y a de mieux pour aider à améliorer la santé physique et à réduire le risque de stress chronique et de décès prématuré.

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Rédigé par

Fondateur de Espace-Musculation.com

Références

Références
1Is the risk of atrial fibrillation higher in athletes than in the general population? A systematic review and meta-analysis.
2Risk of arrhythmias in 52 755 long-distance cross-country skiers: a cohort study.