Pourquoi les jus de fruits sont-ils dangereux ?
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Pourquoi les jus de fruits sont-ils dangereux ?

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Introduction

Et si je te disais que les jus de fruits peuvent être dangereux. Et si je te disais que commencer ta journée par un verre ou deux de jus de fruits revient quasiment au même que commencer ta journée par un ou deux de Coca. Difficile à croire ! Le jus de fruits au petit déjeuner est bon pour la santé : cette vieille idée reçue est très enracinée dans les consciences et les habitudes de pensée. Et pourtant, que ce soit les jus de fruits pressés, les jus à base de concentré ou les smoothies, ils contiennent tous des quantités extrêmes de sucre et pas grand-chose d’autre.

Quantité de sucre

Il suffit de savoir lire une étiquette pour se rendre compte de l’évidence. 1 litre d’un célèbre cola et 1 litre de jus de fruits possèdent tous deux environ 19 sucres. Certains jus de fruits sont même plus sucrés et contiennent jusqu’à 21 morceaux de sucre au litre.

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Ce que ne contiennent pas les jus de fruits

Les fibres

La plupart des gens pensent que les jus de fruits permettent de profiter en quelques gorgées des effets bénéfiques des fruits. C’est malheureusement faux ! Les jus de fruits ne contiennent pas les fibres alimentaires des fruits entiers et ne présentent donc pas leurs effets positifs sur le transit intestinal.

Les vitamines

Quand on parle de jus de fruits, la majorité des personnes te parleront des vitamines… Bullshit ! On en parle dans cet article sur la vitamine C mais c’est aussi vrai pour toutes les autres vitamines et les antioxydants. Ces éléments sont très fragiles et disparaissent rapidement avec le transport, le stockage et encore plus vite après ouverture de la bouteille. Quand on sait qu’il se passe plusieurs semaines et parfois plusieurs mois entre le moment où les fruits sont cueillit, pressés et le moment où tu vas le boire… La quantité de vitamines est donc anecdotique.

Autre chose à savoir, pour de nombreux fruits ou légumes, la majorité des éléments nutritifs ne pourront jamais se retrouver dans un jus. Pourquoi ? Tous simplement parce qu’ils se trouvent dans la peau ! Un exemple avec le fruit qui symbolise à lui tout seul la bonne santé : la pomme. “Une pomme chaque matin éloigne le médecin”. La peau d’une pomme qui représente 1 % de la masse total du fruit contient à elle seule plus de fibres et de vitamines que la chair du fruit. Si tu vires la peau, tu vires déjà plus de la moitié des bonnes choses. N’espère donc pas faire le plein de vitamines avec un jus de pomme, même si tu le fais toi-même… À savoir, la peau des pommes contient de la quercétine, un flavonoïde (famille d’antioxydants) qui a des effets bénéfiques sur le système respiratoire (on arrive à mieux respirer), le système nerveux (protection de la mémoire) et sur les cancers (actions anticancéreuses). Attention, si tu veux manger la peau, il faudra acheter un fruit bio, sinon tu croqueras aussi à pleines dents dans des tas de produits chimiques…

Il existe plusieurs fruits pour lesquels on enlève à tort la peau et je vais te citer les deux plus ordinaires : l’orange et le kiwi.

  • La peau d’orange possède une molécule incroyablement bénéfique pour la santé. Cette molécule fait baisser mauvais le cholestérol, autant qu’un traitement hypocholestérolémiant, mais sans les effets secondaires1. Pas besoin de croquer directement dans la peau, tu peux par exemple la râper et rajouter des zestes dans tes salades ou plats.
  • Le kiwi est un fruit qui contient beaucoup d’antioxydants et c’est sa peau qui les contient en majorité. Je te l’accorde, manger un kiwi avec la peau peut être rebutant. Un petit conseil, avant de le passer sous l’eau, je te recommande de le “raser” pour enlever le côté velu. Tu pourras ensuite le manger avec la peau, plus besoin de l’éplucher !

Le danger des jus de fruits

Et si je te disais maintenant que les jus de fruits pourraient être aussi dangereux qu’un soda. Difficile à croire aussi et pourtant… Il faut savoir que tous les sucres ne sont pas égaux (je ne t’apprends rien si tu as lu notre dossier sur les glucides). Dans le cas des jus de fruits, on retrouve beaucoup de fructose, un sucre de plus en plus pointé du doigt par les récentes études scientifiques.

“Comme son nom l’indique, le fructose est la forme de sucre simple produite naturellement par les fruits ; on le trouve aussi dans le miel. Au niveau énergétique le glucose et le fructose apportent le même nombre de calories. Cependant, le fructose n’est pas métabolisé de la même manière que le glucose, et ses effets sont donc différents du glucose. Tandis que le glucose, dont la concentration sanguine est contrôlée par l’insuline, est utilisable par l’ensemble des tissus de l’organisme, le fructose n’est métabolisé que par le foie et ne dépend pas de l’action de l’insuline.

La consommation de fructose est, en revanche, associée à une modification du métabolisme incluant une augmentation des lipides et du cholestérol circulant dans le sang, ainsi qu’une accumulation de graisse hépatique. Le fructose agit aussi par le biais d’autres mécanismes moléculaires qui provoquent une altération de l’action de l’insuline dans l’ensemble des tissus de l’organisme et induisent le développement de la masse grasse viscérale, considérée comme le « mauvais tissu adipeux ». Par ailleurs, le fructose exerce un effet plus faible que le glucose sur la sécrétion d’incrétines, des hormones intestinales qui favorisent l’action de l’insuline et la régulation de la glycémie.

Enfin, le fructose est beaucoup moins efficace que le glucose pour induire la satiété. Sa consommation peut notamment entraîner une résistance à l’action de la leptine, une hormone produite par le tissu adipeux et qui agit au niveau du cerveau pour réduire la prise alimentaire. Alors qu’on sait que le goût sucré provoque chez les animaux de laboratoire une addiction comparable à celle des drogues, le fructose, qui a un pouvoir sucrant cinq fois supérieur à celui du glucose, pourrait agir comme un « super-sucre » entraînant une véritable dépendance.”

Anne-Françoise Burnol. Directrice de recherche au CNRS dans l’équipe « Signalisation de l’insuline et du glucose, glucotoxicité du département Endocrinologie, métabolisme, diabète.

Le fructose est un sucre totalement inutile pour le corps, car les cellules ne peuvent pas l’utiliser comme source d’énergie. Il ne peut être métabolisé que par le foie et c’est ce qui le rend toxique en grande quantité, car il peut l’épuiser. Le rôle du foie est de se débarrasser du fructose, principalement en le transformant en matières grasses et avec le temps, cette graisse qui est destinée aux cellules du corps peut stagner dans le foie et c’est le début de la stéatose hépatique (foie gras d’origine non-alcoolique)2. Il s’ensuit une résistance à l’insuline et pour finir c’est la cirrhose du foie3.

Le fructose ne déclenche pas de réponse à l’insuline, qui fait partie des raisons supplémentaires pour laquelle il est si dangereux. Comme il n’y a pas de réponse hormonale du corps suite à l’ingestion de fructose, nous courons le risque accru d’une surconsommation car le corps est mal informé et ne sait pas vraiment s’il a mangé. Au niveau hormonal, le fructose dérègle une hormone capitale dans la gestion de la faim et du poids de corps : la leptine. Avec un dérèglement de l’insuline, de la leptine et de la ghréline (une hormone qui stimule l’appétit) on a une combinaison parfaite pour entraîner l’obésité.

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Nous voyons sur ce schéma de la biochimie de l’ingestion de fructose comment on arrive à une résistance à la leptine, une dyslipidémie, une augmentation des triglycérides, une résistance à l’insuline et d’autres effets négatifs.

Le fructose augmente aussi la production d’acide urique, qui, en excès, peut provoquer la goutte4, des calculs rénaux et précipiter ou aggraver l’hypertension artérielle. La consommation de fructose est aussi corrélée avec le cancer5, la réticulation des protéines6, l’athérosclérose, la dysfonction érectile, les maladies rénales, la raideur des articulations, l’arthrite, la cataracte, les rétinopathies, certaines neuropathies comme la maladie d’Alzheimer et beaucoup, beaucoup plus.

Pourquoi nous cache-t-on la vérité ?

Eh oui ! L’argent est sans doute la raison pour laquelle on a une omerta sur les dangers du jus de fruits. Si je te dis que le jus d’orange est côté en bourse tu comprends mieux pourquoi on nous cache la vérité ? Les industriels et les publicitaires ont su nous convaincre que le jus d’orange ou de fruits en général était une boisson saine, naturelle et pleine de vitamines… Ce qui est complètement faux. Pour en savoir plus, je te conseille de regarder ce reportage qui en dit long…

jimmy-thai

Rédigé par

Fondateur de Espace-Musculation.com

Références

Références
1« Orange, Tangerine Peels Could Be Better Than Drugs For Lowering Cholesterol ». ScienceDaily, https://www.sciencedaily.com/releases/2004/05/040512041238.htm. Consulté le 13 novembre 2019.
2Ouyang, Xiaosen, et al. « Fructose Consumption as a Risk Factor for Non-Alcoholic Fatty Liver Disease ». Journal of Hepatology, vol. 48, no 6, juin 2008, p. 993‑99. PubMed, doi:10.1016/j.jhep.2008.02.011. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18395287
3Dekker, Mark J., et al. « Fructose: A Highly Lipogenic Nutrient Implicated in Insulin Resistance, Hepatic Steatosis, and the Metabolic Syndrome ». American Journal of Physiology. Endocrinology and Metabolism, vol. 299, no 5, novembre 2010, p. E685-694. PubMed, doi:10.1152/ajpendo.00283.2010. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20823452
4« Increased Dietary Fructose Linked to Elevated Uric Acid Levels and Lower Liver Energy Stores ». ScienceDaily, https://www.sciencedaily.com/releases/2012/09/120913104121.htm. Consulté le 13 novembre 2019.
5Port, Ava M., et al. « Fructose Consumption and Cancer: Is There a Connection? » Current Opinion in Endocrinology, Diabetes, and Obesity, vol. 19, no 5, octobre 2012, p. 367‑74. PubMed, doi:10.1097/MED.0b013e328357f0cb. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22922366
6McPherson, J. D., et al. « Role of Fructose in Glycation and Cross-Linking of Proteins ». Biochemistry, vol. 27, no 6, mars 1988, p. 1901‑07. PubMed, doi:10.1021/bi00406a016. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3132203