Clenbutérol : tout ce que tu dois savoir sur ce brûleur de graisse
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Clenbutérol : tout ce que tu dois savoir sur ce brûleur de graisse

5 min

Introduction

Si en voyant des bodybuilders ou des fitness model tu t’aies déjà demandé “comment sont-ils si secs”, 9 fois sur 10 la réponse est simple :

Avec des produits dopants !

Et lorsqu’il s’agit de produits pour brûler les graisses, le clenbutérol est le roi incontesté.

Bien que ce médicament soit initialement destiné pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la perte de poids, il n’a pas fallu beaucoup de temps aux culturistes et aux athlètes pour comprendre le potentiel du “Clen”.

Si tu vas dans une vraie salle de muscu, il y a de fortes chances que des personnes en prennent ou en ont déjà pris dans le passé. Qu’ils soient prêts à l’admettre est une chose, mais il est tout bonnement impossible de descendre à 5% de taux de masse grasse sans “aide” (si tu vois où je veux en venir).

Donc oui, ce gars avec “8 abdos” dont les veines ont des veines pourrait très bien utiliser du Clenbutérol (ou quelque chose comme ça). Comme tous les médicaments, le clenbutérol peut être efficace, mais il comporte des risques et des effets négatifs potentiels que tu dois connaître.

Mais ne t’inquiète pas…

À la fin de cet article, tu sauras tout ce que tu dois savoir sur le Clenbutérol. Avant toute chose, je ne suis pas là pour te dire quoi mettre dans ton propre corps. C’est le tien. Tu fais ce que tu veux avec.

Mon but ici est simplement d’exposer des données scientifiques concrètes, afin que tu puisses prendre une décision éclairée et réfléchie par la suite.

Ça te paraît intéressant ? Ok, commençons alors.

Qu’est-ce que le clenbutérol ?

À l’origine, le clenbutérol est un bronchodilatateur utilisé pour traiter les problèmes respiratoires (comme l’asthme) chez les animaux, notamment les chevaux.

Il agit en détendant les muscles qui entourent les voies respiratoires, ce qui facilite la respiration lorsqu’il y a une obstruction.

Il est commercialisé dans le monde entier sous des marques telles que :

  • Dilatérol
  • Spiropent
  • Ventipulmin

On le trouve également dans de nombreux produits génériques et il est facilement disponible auprès de revendeurs de produits pharmaceutiques.

Le clenbutérol est un agoniste des récepteurs bêta-2 adrénergiques, ce qui signifie qu’il se lie aux récepteurs bêta (et les active).

Ces récepteurs agissent en parallèle avec les récepteurs alpha pour réguler le processus de lipolyse (déstockage des graisses).

En termes simples, les récepteurs bêta déclenchent la lipolyse et les récepteurs alpha y mettent un terme.

En stimulant les récepteurs bêta-2, le clenbutérol stimule directement la lipolyse et augmente le métabolisme.

C’est de loin l’un des médicaments les plus puissants et les plus efficaces de tous les temps pour brûler les graisses, même s’il n’était pas destiné à l’origine à faire quoi que ce soit en matière de perte de gras.

Pourquoi les gens utilisent du clenbutérol ?

En tant que bronchodilatateur, le clenbutérol est un médicament délivré sur ordonnance dans plusieurs pays.

Mais soyons honnêtes…

Ce n’est pas ce qui t’intéresse avec le clen. Alors allons droit au but tu veux bien ?

Il existe deux raisons principales pour lesquelles les gens utilisent du Clenbutérol, en particulier dans le domaine du bodybuilding.

  1. Pour se débarrasser d’un excès de graisse corporelle.
  2. Pour améliorer les performances sportives.

Du fait qu’il s’agit d’un agoniste puissant (peut-être le plus puissant) des récepteurs bêta-2, il ne fait aucun doute que le clenbutérol permet de brûler la graisse1.

Cependant, il existe des divergences sur la question de savoir s’il peut réellement améliorer les performances physiques.

Lorsqu’il est utilisé sous forme inhalée/vaporisée, les études suggèrent qu’il ne contribue pas à améliorer efficacement les performances.

Il ressort même d’une étude2 (sur des rongeurs) que l’utilisation à long terme de Clen peut nuire aux capacités physiques3.

Bien sûr, il est possible qu’à court terme, le clenbutérol améliore les performances physiques, mais les effets semblent s’estomper avec une utilisation prolongée.

Ceci est assez fréquent avec les agonistes des récepteurs bêta-24 qui ont tendance à avoir un effet désensibilisant lorsqu’ils sont utilisés pendant trop longtemps5.

En d’autres termes, une utilisation prolongée entraîne une augmentation du niveau de tolérance6.

C’est pourquoi même dans la communauté du bodybuilding, il est déconseillé de prendre du clenbutérol plus de 4 à 8 semaines… Enfin, ça et le fait que l’abus à long terme de Clen s’accompagne d’une liste assez longue d’effets secondaires potentiels et de problèmes de santé.

Mais on en reparlera plus tard. Parlons d’abord des avantages.

Les bénéfices du clenbutérol sont-ils réels ?

Le clenbutérol permet au corps de brûler les graisses plus rapidement qu’il ne le pourrait normalement.

Le plus intrigant est peut-être que le clenbutérol est aussi réputé pour sa capacité anabolisante.

Si cela est vrai, cela signifierait que c’est l’un des rares produits non stéroïdiens qui brûlent les graisses et qui développent en même temps les muscles.

Qu’en est-il en réalité ?

Au niveau des études scientifiques, il existe bien des données montrant que le Clen augmente la force et la masse maigre (musculaire), mais ces effets sur la croissance musculaire ont uniquement été testés chez des sujets avec un problème de santé caractérisé par une perte musculaire7.

Dans une expérience menée sur des rats, le clenbutérol a aussi montré une augmentation de la synthèse des protéines musculaires8.

D’après les chercheurs, il semblerait que la stimulation des récepteurs bêta-adrénergiques soit à l’origine des effets sur les performances et le développement musculaire.

Autrement dit…

Le clenbutérol pourrait dans une certaine mesure améliorer les performances, ce qui pourrait potentiellement favoriser la prise de muscle.

Cela dit, l’idée qu’il puisse te faire prendre des kilos de muscle (comme on peut le lire dans certains témoignages de forum) tout en brûlant du gras est un peu exagérée.

Le clenbutérol permet incontestablement de brûler beaucoup de graisses sans forcément causer une perte musculaire, mais ce n’est pas la même chose que les anabolisants qui permettent de développer de la masse musculaire.

À quels résultats peut-on s’attendre ?

Tu peux assurément t’attendre à perdre de la graisse et devenir plus affûté en peu de temps.

Cependant, les études sur la hausse du métabolisme provoquée par le clenbutérol n’existent pas.

En jetant un coup d’oeil aux études sur l’éphédrine, qui est aussi un agoniste des récepteurs bêta-2, on peut constater une augmentation moyenne de 5 % du taux métabolique, ce qui permettrait de perdre environ 1 kilo de gras par mois.

Bien que les études sur l’augmentation du taux métabolique du clenbutérol soient inexistantes, des preuves anecdotiques suggèrent qu’il peut augmenter le taux métabolique d’environ 10% en moyenne.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Si tu absorbes 2500 calories par jour et que le clenbutérol augmente ton métabolisme de 10%, tu brûleras 250 calories de graisse supplémentaires par jour.

Puisqu’il faut brûler 7000 calories pour perdre un kilo (de graisse), on peut donc espérer perdre deux kilos de gras pur par mois.

En supposant que ton régime alimentaire et ton activité physique restent constants…

Ce qui n’est pas pris en compte ici, c’est le fait que le clenbutérol est aussi connu pour supprimer l’appétit (réduisant davantage l’apport calorique) et comme il peut booster tes séances de musculation, cela brûlerait encore plus de calories.

Ainsi, même si 250 calories par jour semblent plutôt négligeables, une cure de clenbutérol peut facilement entraîner une perte de masse graisseuse bien supérieure à 1 kilo tous les 14 jours.

Quelle est la posologie ?

Il n’existe pas de dose cliniquement définie pour le Clenbutérol. On parle plutôt de fourchette de valeurs.

La première chose que tu dois comprendre, c’est que le Clenbutérol est dosé en microgrammes (mcg ou µg). Pas en milligrammes.

Si tu doses accidentellement ton Clenbutérol en milligrammes, tu le regretteras sûrement.

La dose de départ généralement conseillée est de 20 µg, mais certaines personnes peuvent aller jusqu’à 100-200 µg, parfois plus !

Dans tous les cas, il est important de commencer par une faible dose (comme 20 µg) avant de décider d’augmenter ou non la dose.

De nombreux cycles de clenbutérol demandent de commencer par 20 µg et d’augmenter progressivement la dose de 20 µg par jour, jusqu’à atteindre un maximum de 100 µg.

Les femmes auront généralement besoin d’une dose plus faible que les hommes, mais 20 µg est le point de départ recommandé, peu importe le sexe.

Quels sont les effets secondaires du clenbutérol ?

Nous y voilà…

La raison pour laquelle le clenbutérol est autorisé pour les animaux et non pour les humains, malgré ses effets bronchodilatateurs puissants, est qu’il vient avec une liste assez longue d’effets secondaires potentiels.

Parmi les plus fréquents, on retrouve :

  • Palpitations de cœur
  • Insomnie
  • Hypertension
  • Tachycardie (augmentation du rythme cardiaque)
  • Tremblement
  • Anxiété
  • Nausées
  • Maux de tête
  • Crampes musculaires
  • Augmentation de la thermogenèse (donc de la température du corps)

Le clenbutérol a aussi été associé à une diminution des taux de taurine et de potassium, ce qui expliquerait les crampes musculaires.

Bien sûr, on peut y remédier assez facilement en se supplémentant avec de la taurine et du potassium.

Bref.

Les effets indésirables énumérés ci-dessus semblent relativement mineurs et des milliers de personnes ont utilisé du clenbutérol.

Mais il faut quand même se demander…

Si le clenbutérol est un bronchodilatateur efficace, pourquoi n’est-il pas prescrit aux humains et pas seulement aux animaux ?

Eh bien, dans certains pays c’est le cas.

Mais en France, le clenbutérol n’est pas autorisé pour le traitement des troubles respiratoires chez l’homme ni pour la perte de poids. Et cela n’est pas le fruit du hasard.

En effet, on vient de voir que ce produit est surpuissant. Et bien que cela soit rare, il existe dans le monde quelque cas de décès lié à une utilisation trop longue ou à des doses trop importantes de clenbutérol.

Bon alors, le clenbutérol est-il dangereux si on respecte les doses et les cycles ?

Le bodybuilder de ta salle de sport te dira probablement “non”, mais ton médecin te dira probablement “oui”…

Dans tous les cas, cela reste du dopage illégal et interdit par toutes les fédérations sportives.

Le clenbutérol est-il mauvais pour le cœur ?

Les études à long terme sur le clenbutérol chez l’homme sont pratiquement inexistantes. Il a beaucoup été étudié chez les animaux, mais si tu lis régulièrement mes articles, tu sais ce que je pense des études animales.

Ce n’est pas parce que quelque chose fonctionne (ou est nocif) chez les animaux qu’il aura le même effet sur les humains.

Cela dit, en ce qui me concerne, je préfère prévenir que guérir. Si quelque chose semble toxique chez des rats de laboratoire, il pourrait très bien l’être (au moins dans une certaine mesure) chez les humains.

Sachant qu’une étude9 sur des rats a montré qu’il pouvait être dommageable pour le cœur, c’est suffisant pour moi pour ne pas y toucher (en plus des cas de mort subite relatés ici et là). Mais si tu veux jouer à roulette russe…

Que dit la seule étude sur l’homme ?

Chez 14 patients souffrant d’asthme d’effort, 60 jours de clenbutérol se sont avérés être bénéfiques pour leur problème respiratoire, sans modifications significatives de la fonction cardiovasculaire10.

À retenir : même si à l’heure actuelle, il n’existe pas d’autre étude à long terme chez l’humain portant spécifiquement sur le clenbutérol et la santé cardiovasculaire, comme pour la plupart des stimulants, ce n’est probablement pas une bonne idée de l’utiliser sur de longues périodes.

Voilà pourquoi le cycle de clenbutérol moyen est de 4 à 8 semaines au maximum.

Mon opinion personnelle sur le clenbutérol

Je ne pense pas que le clenbutérol en vaille la peine.

Je connais beaucoup de gens qui l’ont essayé, mais je suis plus sec que la majorité d’entre eux et sans avoir utilisé de clenbutérol.

Le clenbutérol n’est pas la seule solution pour faire fondre la graisse de ton corps. Il peut t’aider à perdre quelques kilos en plus par mois, mais tu peux aussi le faire :

  • En changeant ton alimentation (léger déficit calorique / riche en protéines).
  • En t’entraînant plus ou mieux (séances de musculation avec charges lourdes / HIIT pour cardio).
  • En améliorant ta récupération (sommeil).
  • En prenant des brûleurs de graisse bien conçus et sans danger.

Si ton objectif est de perdre du poids, je te suggère d’apporter des modifications dans ces domaines avant d’envisager tout type de médocs.

Tu serais surpris de voir à quel point tu peux devenir plus mince naturellement en apportant quelques changements simples à ton alimentation et en faisant un peu plus de sport.

Quelques lectures recommandées

Si tu cherches un brûleur de graisse sans effet secondaire potentiellement grave, tu peux tout simplement te tourner vers les produits à base de plantes ou herbes comme le guarana (riche naturellement en caféine) ou le garcinia cambogia. La carnitine est un autre complément minceur très utilisé dans les compléments pour perdre du poids.
jimmy-thai

Rédigé par

Fondateur de Espace-Musculation.com

Références

Références
1Carter, W. J., et al. « Effects of Clenbuterol on Skeletal Muscle Mass, Body Composition, and Recovery from Surgical Stress in Senescent Rats ». Metabolism: Clinical and Experimental, vol. 40, no 8, août 1991, p. 855‑60. PubMed, doi:10.1016/0026-0495(91)90015-o. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1861634
2Torgan, C. E., et al. « Interaction of Aerobic Exercise Training and Clenbuterol: Effects on Insulin-Resistant Muscle ». Journal of Applied Physiology (Bethesda, Md.: 1985), vol. 75, no 4, octobre 1993, p. 1471‑76. PubMed, doi:10.1152/jappl.1993.75.4.1471. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8282592
3Duncan, N. D., et al. « Deleterious Effects of Chronic Clenbuterol Treatment on Endurance and Sprint Exercise Performance in Rats ». Clinical Science (London, England: 1979), vol. 98, no 3, mars 2000, p. 339‑47. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10677393
4Haney, Sarah, et Robert J. Hancox. « Overcoming Beta-Agonist Tolerance: High Dose Salbutamol and Ipratropium Bromide. Two Randomised Controlled Trials ». Respiratory Research, vol. 8, mars 2007, p. 19. PubMed, doi:10.1186/1465-9921-8-19. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17341317
5Haney, Sarah, et Robert J. Hancox. « Tolerance to Bronchodilation during Treatment with Long-Acting Beta-Agonists, a Randomised Controlled Trial ». Respiratory Research, vol. 6, septembre 2005, p. 107. PubMed, doi:10.1186/1465-9921-6-107. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16168062
6Grove, A., et B. J. Lipworth. « Tolerance with beta 2-adrenoceptor agonists: time for reappraisal. » British Journal of Clinical Pharmacology, vol. 39, no 2, février 1995, p. 109‑18. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1364946/
7Chance, W. T., et al. « Clenbuterol Decreases Catabolism and Increases Hypermetabolism in Burned Rats ». The Journal of Trauma, vol. 31, no 3, mars 1991, p. 365‑70. PubMed, doi:10.1097/00005373-199103000-00009. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2002523
8MacLennan, P. A., et R. H. Edwards. « Effects of Clenbuterol and Propranolol on Muscle Mass. Evidence That Clenbuterol Stimulates Muscle Beta-Adrenoceptors to Induce Hypertrophy ». The Biochemical Journal, vol. 264, no 2, décembre 1989, p. 573‑79. PubMed, doi:10.1042/bj2640573. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2481447
9Burniston, Jatin G., et al. « Myotoxic Effects of Clenbuterol in the Rat Heart and Soleus Muscle ». Journal of Applied Physiology (Bethesda, Md.: 1985), vol. 93, no 5, novembre 2002, p. 1824‑32. PubMed, doi:10.1152/japplphysiol.00139.2002. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12381771
10Di Gioacchino, M., et al. « Study of the Cardiovascular Effects of Clenbuterol in Exercise-Induced Asthma ». Respiration; International Review of Thoracic Diseases, vol. 51, no 3, 1987, p. 205‑13. PubMed, doi:10.1159/000195203. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3602593