Ce qu’il faut savoir sur l’insuline
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Ce qu’il faut savoir sur l’insuline

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Introduction

L’insuline est depuis longtemps considérée par les sportifs comme un puissant anabolisant. L’idée de se l’injecter dans le but d’augmenter sa masse musculaire ou d’améliorer sa performance est cependant plus récente.

Si tu avais parlé de ce sujet au début des années 90, tu aurais surtout provoqué une énorme surprise et beaucoup de méfiance. Il semble bien que les choses aient changé et que l’insuline soit devenue un nouvel élément dans l’arsenal du dopage.

Selon certaines rumeurs elle aurait été utilisée au cours des jeux olympiques dès 1996.

Qu’est-ce que l’insuline ?

L’insuline une hormone qui régule la glycémie (taux de sucre dans le sang). Elle est sécrétée par les cellules bêta des îlots de Langherans du pancréas.

C’est un polypeptide (assemblage de plusieurs acides aminés) formé de deux chaînes A (21 acides aminés) et B (30 acides aminés) reliées par deux ponts disulfures (un troisième pont disulfure est formé entre deux cystéines de la chaîne A).

Le pancréas en sécrète entre 40 et 50 unités par 24 heures. Cette hormone endocrine a été découverte en 1921 par deux chercheurs Canadiens, Frederick Banting et Charles Best et utilisée chez l’homme pour la première fois en 1922.

Sa synthèse fut réalisée en 1966 par Katsoyanis. Évidemment cette hormone est surtout connue comme traitement spécifique du diabète.

Quel est le rôle de l’insuline ?

L’insuline jour un rôle essentiel dans la régulation du métabolisme intermédiaire en particulier pour les glucides, au travers d’organes cibles tels que le foie, le muscle et le tissu adipeux.

Ce qui intéresse particulièrement le sportif, c’est le fait que l’insuline favorise l’entrée du glucose, des acides aminés et du potassium dans les cellules musculaires mais cela ne doit pas faire oublier qu’elle en fait de même avec les cellules adipeuses (celles qui stockent la graisse).

Comme la plupart des hormones, l’action de l’insuline qui est hypoglycémiante (baise le taux de glucose) est équilibrée par l’action d’une hormone hyperglycémiante (qui augmente le taux de glucose) antagoniste : le glucagon.

Si tu as lu l’article sur les glucides tu devrais comprendre l’importance de l’indice ou index glycémique sur la sécrétion de l’hormone insuline.

Au niveau des protéines

L’insuline exerce un effet anabolisant en accélérant l’entrée des acides aminés dans le muscle.

Cet effet est en plus renforcé par un effet freinateur du catabolisme protéique. Bien que la sécrétion d’insuline soit généralement associée à la prise d’hydrate de carbone, il faut savoir que les acides aminés peuvent également favoriser sa sécrétion.

Les plus efficaces sont la leucine (un des trois acides aminés des BCAA), la lysine et l’arginine.

Au niveau des lipides

L’insuline favorise la mise en réserve des graisse (acide gras) sous forme de triglycérides et, en plus, active leur synthèse à partir du glucose (chez un sujet normal 30 à 40 % du glucose peut être transformé en graisse).

Au niveau du glucose

L’ingestion d’un repas augmente la sécrétion d’insuline, évidemment l’importance de la sécrétion dépend de la quantité et du type d’aliment consommés.

L’hyperinsulinisme (sécrétion trop importante d’insuline) qui peut être observée à la suite d’un apport important de glucose à jeun nous montre qu’on peut provoquer une hypoglycémie au cours de l’exercice qui suit.

Il est donc important de bien contrôler l’apport alimentaire et surtout l’apport en hydrates de carbone pour bénéficier des avantages (énergétiques et anabolisants) de cette hormone avant et après l’entraînement.

Dans le cas contraire tu risques de ne pas être dans les conditions requises pour soutenir un entraînement de qualité et ensuite de ne pas être capable d’utiliser les effets anabolisants (naturels) de cette hormone.

Pourquoi son utilisation est risqué ?

Tout d’abord on s’aperçoit très rapidement que l’utilisation judicieuse de l’alimentation peut être une arme très efficace pour utiliser naturellement les avantages de l’insuline, malheureusement il faut quand même un peu de connaissance et un peu de réflexion, ce qui hélas peut excéder la patience de certains.

Mais évidemment de cette façon il n’y a aucun risque. Ceci simplement pour mentionner qu’il existe une alternative efficace quoique puissent penser certains pseudo gourous dans les salles de musculation.

Le danger vient avec un apport exogène car très vite, à cause de dosages fantaisistes, on se retrouvera en face de problèmes dont la complexité dépasse l’entendement de la plupart des athlètes.

Oui, l’insuline est une hormone anabolisante qui travaille avec d’autres hormones telles que la testostérone et la somatotropine. Mais par exemple, que penser de l’hormone de croissance qui augmente le taux de glucose et qui se retrouvera en opposition avec l’insuline qui au contraire le diminue.

Évidemment, ces actions antagonistes ne peuvent être qu’au détriment de l’athlète.

Actuellement certains bodybuilders utilisent l’insuline pour ses effets sur la synthèse de glycogène musculaire.

C’est l’hormone du stockage des hydrates de carbone, des protéines et des graisses. L’idée est donc de l’utiliser pour améliorer la phase de recharge glucidique en fin de préparation, et juste avant la compétition, en association avec un régime riche en hydrates afin d’être plus gros et plus denses sur scène.

Le problème, c’est que l’insuline provoque une très forte rétention d’eau, et un dosage trop élevé peut conduire à un étourdissement ou un évanouissement (ce qui est arrivé à plusieurs bodybuilders professionnels et amateurs).

Là encore, les mêmes résultats peuvent être obtenus avec une bonne stratégie alimentaire… mais c’est vrai, ce n’est pas toujours facile !

Il faut également ajouter que l’utilisation d’insuline simultanément avec les stéroïdes anabolisants ne peut que noircir le tableau.

En effets ces derniers augmentent l’insulino-résistance et affectent la tolérance au glucose, ce qui peut considérablement aggraver un problème d’hypoglycémie provoqué par l’insuline.

Ceci est illustré par l’article publié dans le “British Medical Journal” et dans lequel un médecin rapporte le cas d’un jeune bodybuilder admis à l’hôpital à la suite d’une injection d’insuline et qui a subit de graves dommages au niveau cérébral.

En fait, les dangers de l’insuline sont beaucoup plus imprévisibles que ceux des stéroïdes et il n’existe pas de dosages précis garantissant des avantages et qui permettent d’éviter de graves effets secondaires.

Selon les conditions et face à la complexité des répercutions sur le métabolisme, tout peut arriver. La prise d’insuline peut se comparer à la roulette russe… sauf si tu n’as pas de pancréas ou que tes îlots de langerhans ne fonctionnent plus.

jimmy-thai

Rédigé par

Fondateur de Espace-Musculation.com